6o ans Maison Heinrich Heine, 26-27 Novembre 2016
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Le Ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault était présent au 60e anniversaire de la Maison Heinrich Heine
La Maison Heinrich Heine, inaugurée le 23 novembre 1956, célèbre soixante ans d’existence et de dialogue interculturel. De grandes figures de la vie universitaire, médiatique et politique, dont le Ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, ont participé à cette occasion à une programmation construite autour du thème « Brücken bauen – Jeter des ponts ».
25/11/2016
par Oana Besnea
Un anniversaire pour jeter des ponts entre le passé et l’avenir
C’est avant tout une belle histoire, celle de la première représentation de l’Allemagne en France après la guerre. L’une des réalisations architecturales les plus modernes de son époque, cette résidence universitaire fait également office de centre culturel franco-allemand et met en lumière le dialogue interculturel à travers de nombreuses manifestations intellectuelles et artistiques.
Pour fêter son 60 anniversaire, la Maison fait écho aux événements récents ayant marqué l’actualité européenne et propose une programmation variée de conférences, débats, projections de films, expositions, concerts et témoignages d’anciens résidents, articulés autour du thème « Brücken bauen – Jeter des ponts ». Symbole d’attachement et de fidélité à l’égard de la Maison et de la Cité internationale, plus de 200 anciens résidents de toutes nationalités sont venus participer aux festivités d’anniversaire, heureux de se retrouver dans cette maison qui les a accueillis il y a parfois plusieurs dizaines d’années.
Quelques grandes figures de la vie politique, médiatique et universitaire participent également à cette célébration qui prendre fin le dimanche 27 novembre. Parmi eux, des personnalités tels S.E.M. Nikolaus Meyer-Landrut (Ambassadeur d’Allemagne et Président du Conseil d’administration de la Maison Heinrich Heine), Jean-Marc Ayrault (Ministre des Affaires étrangères), Gilles Pécout (Recteur de la région académique Île-de-France, Recteur de Paris, Chancelier des universités) ou encore Alfred Grosser (Professeur émérite de Sciences Po Paris et Président d’Honneur de la Maison Heinrich Heine).
Programme complet du 60e anniversaire
Un lieu de vie cosmopolite, promoteur du dialogue interculturel
Baptisée du nom du poète lyrique, écrivain allemand de la première moitié du XIXe siècle et médiateur entre les cultures allemande et française, la Maison Heinrich Heine offre à ses résidents un véritable espace de vivre ensemble dans l’esprit du respect de l’autre et de tolérance, à l’image des valeurs fondatrices de la Cité internationale.
Présent à la Maison le 24 novembre dernier, le Ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a tenu à rappeler l’importance historique de la Maison Heinrich Heine dans le rapprochement franco-allemand. Le ministre a également souligné le fait que « Cité internationale montre la voie en France en matière d’accueil des étudiants étrangers ».
Avec 12 000 étudiants et chercheurs accueillis tous les ans dans ses 40 maisons, la Cité a développé une véritable expertise dans l’accueil et l’accompagnement des étudiants et des chercheurs en mobilité internationale (aide à la recherche de logement, démarches administratives, réglementation du travail, recherche d’un emploi, pratique du français, séjour en famille, activités culturelles…).
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The Cité Internationale (Cité U.) was created after world war I by André Honnorat, the minister for education, and Paul Appell, the rector of the University of Paris, with the idea of peace in Europe and in the World: there should never be war again. The Cité U. offers a community living model for students in an exceptional architectural setting, with accommodation, theater, swimming pool, tennis courts, restaurant, ball room and a parc, a RER station, Parc Montsouris…. and many more.
The project was started thanks to Emile Deutsch de la Meurthe with his foundation named after him n 1925. The Cité today has 40 houses in a 34 hectare parc in the 14th arrondissement, between métro ‘Porte d’Orleans’ and RER ‘Cité U’. The 40 houses are each built in the style of the founding country.
You can find more on www.ciup.fr
In September 2012, Alliance Internationale, published ’17 boulevard Jourdan – récits’ a book collecting several short stories by former residents, real love declarations, funny, sad, moving stories, 4 generations of students having lived at Cité U.
Every second year, a meeting of former residents is organised, called RIAC: Rencontres Internationales des Anciens de la Cité. The first RIAC took place 27-28-29 August 2010. The second RIAC were on 01+02 September 2012.
Former Residents testify of their life, this time it was Mohed Altrad, born in Syria in a nomad tribue, bedouin, orphant, former Resident of the Cité, today head of ‘Altrad Group’ company and author of ‘Badawi’ (2002) and ‘Bédouin’ (2002) and ‘Hypothèse de Dieu’ (2006) and ‘La Promesse d’Annah’ (2012). He is the owner of the Rugby Club ‘Montpellier Hérrault’.
Altrad Group consists of more than 60 companies, acquired over 25 years by Hohed Altrad, making Altrad Group an international and intercultural company in 14 countries, where 8 languages are spoken. Altrad is proud of its interculturalism and internationalism, this multiculturalism is the real wealth of the company, with a Turnover of 417MEuro in 2010.
We were received by the Director Jos Aelvoet at the Foundation Biermans Lapôtre, Belgian and Luxembourgish Foundation for a typical French Lunch and a Piano Concert.
We visited several Foundations by guided tour: the Dutch Foundation and the Asia House.
The Gala Dinner and Dansing Ball were held in the Maison Internationale, with typical French musique: bal musette.
The week-end before, the wedding of Chloé and Idrissa had taken place in Maison Internationale. Chloé and Idrissa, had testified in 2010 about their life in the Cité U., about their life before, how they came to the Cité U., how they met, and fell in love. This year 25 August, 2012, they were married here, in the Cité U., Maison Internationale, the place that is their destiny, not only theirs, but of all of us, the former Residents of the Cité U.
I was Resident in Maison Heinrich Heine (Maison d’Allemagne) 1992-1993.
Alliance Internationale: 17 Boulevard Jourdan, récits:
“Le monde fantastique de la Cité
Qu’est-ce quil fait chaud ici! je devrais être tout impressionée de dormir dans cette maison, mais à dix ans je ne vois pas l’intérêt de le corbusier et de sa Fondation Suisse. En plus, faut que j’aille aux toilettes! Pourquoi cette lumière ne s’allume pas? Aaaaah! Là, un vieux monsieur, faut courir! Bien étrange ce monsieur. il me regarde comme si de rien n’était et me demande si je veux faire un tour. Qoui, mais faut que je conaisse son nom avant! Ah, Monseiur Honnorat!
En sortant de la maison avec le monsieur, quelque chose de très chaud me tombe sur la main. Du fromage, du vrai fromage suiss! Et il y en a partout! Cette maison est un pot de fondue géant avec des piques sur le toit et de partout, de partout du fromagefuamnt et bouillant! Soudain j’aperçois une cigogne et une dame avec un visage très poudré en blanc. Puis j’en vois plein dans le jardin de ce qui semble être la Maison japonaise. elles veulent me rancoter des histoires, mais le monsieur dit qu’on doit partir. D’un coup je suis entourée de plein de frites avec des yeux, des pieds et habillées n’importe comment! Ce sont les habitants de la Fondation Biermans-Lapôtre, une vraie maison de fous! Il y a aussi des saucisses, einfin non des rotbratwurst. Même pas le temps d’en profiter, le vieux monsieur m’attrape pour aller à la Grande Maison qui se rappelle de la soirée d’inauguration de la Cité! Quel magnifique château! On entre dans une salle avec des bougies, un orcheste et beaucoup de ens très beaux qui dansent des valese. Une dame me dit alors que je ne dois jamais oublier le but de la Cité. quel but? Grand silence jusqu’à ce que Monsieur Honnorat intervienne pour dire que si je ne le sais pas encore, ben c’est le moment de me l’expliquer! Il me parle de la guerre et detoutles les souffrances inutiles, de tous ces Etats qui se sont mis ensemble pour ne plus jamais en arriver là. Enfin, de son idée de faire des maisons pour que les étudiants se parlent et ne se battent plus quand ils seront plus grands. Applaudissements! A la fin, on continue notre balade.
Prochaine étape: une grand maison orange, entourée de filles en plumes, paillettes et robes de princesses! C’est l’élection de Miss France dans la Maison des Provinces de France! Après l’élection, je cherche le vieux monsieur quand j’entends un cri effroyable qui vient de ma chaussure! Une petite bête bizarre en pleurs s’y accroche et autour d’elle, des dizaines de petites bêtes qui plaurent aussi. Je ne sais vraiment pas quoi faire, mais passe par là cette jolie dame qui nous dit de nous calmer. Ell m’explique que j’ai failli détruire un petit caractère chinois de la Maison des Etudiants de l’Asie du Sud-Est. Si l’un d’entre eux est détruit, ben… les autres ne savent éous quoi faire! Elle remet le petit bâton du caractère en place. alors tous les caactères sautent de joie et lui demandent quel est son nom pour l’écrire en chinois. La déesse Hesta, en visite à la Fondation hellénique, en est tout émue. Monsieur Honnorat me retrouve à ce moment en me disant qu’il fuat se déêcher pour la grande fête sur la pelouse!
C’est comme ç que je cours en plein milieu de la niut avec une déesse, un vieux monsieur et plein de caractères chiois vers la pelouse. Mais le plus extraordinaire est la pelouse où se fait une danse géante entre des geishas japonaises et des cow-boys argentins, des frites belges et des bonhommes de niege canadiens, des caractères chinois et des danseuses du ventre libanaises! Il faut le voir! En plus, il y a un orchestre géant sur la terrasse avec plein d’instruments bizarres jouant des tas de chansons géniales! Vraiment, la Cité, je veux y rester!
Mais qu’est-ce qu’elle est en train de me crier dessus? Ma grande soeur prétend m’avoir trouvée sur les toilettes. Ce n’est pas possible, j’étais à la soirée, je ne me rappelleseulement pas comment je suis rentrée! Ah, il faut que je lui raconte tout, de Monsieur Honnorat et de la fondue et des caractères chinois! Et qu’il ne faut pas non plus qu’on oublie son rêve de paix! J’ai comme l’impression qu’elle ne comprend rien, pire elle me dit que c’est grâce à sa pédagogie que je sais tout ça! Mais non, c’était là! Elle m’énerve! J’ai envie de la frapper, mais je me rappelle juste à temps ce que m’a dit Monsieur Honnorat: Tout pour qu’on ne se fasse plus jamais la guerre!
An Tampere, Belgique”
“Confidences sur la Cité Universitaires
Ce n’est pas une année, un jour, que je vais raconter, mais des dizaines d’années de relations avec la Cité Universitaire. cela peut paraître étrange puisque je ne suis qu’une “amie” de la cité Universitaire. Je n’ai jamais habité aucune maison mais vous allez bientôt comprendre quels sont les liens qui m’attachent tant à elle. Ce sont des confidences que je fais à des amis “inconnus”. Ce qui fait la richesse de ce lieu, c’est la rencontre de personnes appartenant à tous les horizons, venant de continents différents et qui y ont vécu des histoires d’amitié ou d’amour. Pour moi, la Cité Universitaire symbolise surtout la rencontre de lAsie et de l’Occident.
La première génération commence en 1932. Un jeune Vietnamien, récemment marié, fut envoyé par son beau-père en France, à Paris, pour y faire des études d’ingénieur. Il habita jusqu’en 1934 dans le pavillon appelé à cete époque la Maison de l’Indochine, résidence construite dans le style rappelant les demeures asiatiques. Un grand dragon de pierre se love sur l’escalier consuidant à la paorte d’entrée. Son diplôme d’ingénieur en électricité obtenu, il rentra au Vietnam retrouver sa femme. En 1935 naquit son fils. A cette époque, le petit garçon ne se doutait pas que vingt ans après, devenu lui-même étudiant, il habiterait, comme son père, cette maison de 1955 à 1957. Il représente la deuxième génération.
Moi, “petite banlieusarde”, j’adorais tous les récits sur l’Asie, en particulier l’Inde et la Chine. Je n’avais jamais vraiment entendu parler de l’Indochine avant la bataille de Diên Biên Phu et des accords de Genève signés le 21 juilet 1954. J’ignorais alors que le jeune ingénieur, devenu ministre du gouvernement de l’Etat du Vietnam, avait participé aux négociations de Genève. je pouvais encore moins me douter que j’épouserais son fils, presque vingt ans après, le 21 juillet 1973.
Lorsque nous nous sommes rencontrés dis ans auparavant, il n’habitait plus la Cité Universitaire. Pour payer ses études, il travaillait comme surveillant général dans un lycée où je fus nommée à mon premier poste de surveillante. je commençais mes études de droit. Comme il restait très attaché à la Cité Universitaitre où vivaient encore de nombreux amis vietnamiens, il me fit très vite connaître ce lieu qui nous permit de vivre les intenses moments insouciants de la vie étudiante. Dans le milieu des années 1960, à lafin de l’année univarsitaire, toute la Cité était en fête. Dans chque pavillon, les étudiants rivalisaient pour offrir et faire connaîrre les spectacles, la nourriture et les costumes de leurs pays, dont certains venaient tout juste d’accéder à l’indépendance. La prmieère fois que j’y assistai, ce fut pour moi, tout jeune étudiante n’ayant jamais visité aucun de ces pays, un vériatble enchantement, la découverte de traditions que je ne connaissais qu’à travers mes lectures. Je pense que jamais plus je n’ai éprouvé ce sentiment aussi intense de m’ouvrir au monde et d’avoir eu le pressentiment que désormais, je ne pourrais vivre qu’avec ce désir de connaître, d’étudier les civilisations de tous ces pays, mais bien sûr, entout premier lieu, la culture et la civilisation vietnamiennes. Depuis, j’ai appris à mieux connaître le Vietnam, qui est mon pays au même tirre que la France puisqu’il est celui de mon mari, celui de nos filles, cleui des grands-parents.
L’histoire ne s’arrête ps là: la troisième génération fit son apparition à la Cité Universitaire, en l’occurence, grâce à notre fille. Pour finir sa thèse, elle décida de vinr y habiter, sur les conseils de son père. elle allait vivre à la Maison de la Norvège de 2000 à 2003, se glissant dans les pas de son grand-père soixante-dix ans après et dans ceux de son père presque cinquante ans après. A cela, me direz-vous, rien de particulier. Si ce n’est qu’à la fin de l’année universitaire 2002, elle croisa dans les couloirs de cette maison un jeune étudiant norvégien qui devait repartir quelque temps plus tard pour la Norvège… Ce fut sans doute le coup de foudre… pusqu’ils commencèrent une histoire d’amour à distance et qu’ils sont désormais mariés et vivent en Norvège….
A notre époque, les couples mixtes étaient rares. Il était d’ailleurs presque impensable qu’un jeune Asiatique (ou même un autre jeune étudiant d’un autre continent) épouse un “Occidentale” au lie de la femme que ses parents lui avaient choisie. combien y a-ti-il eu d’histoires semblables à la Cité Universitaire? Sans doute beaucoup. Puisse la Cité Universitaire rester longtemps cet espace privilégié de rencontres intellectuelle, culturelle, amicales ou amoureuses…
La Cité Universitaire verr-t-elle arriver la quatrième énération, si notre petit-fils né en Norvège décide de faire ses études à Paris? Un jour peut-être…
Joële Nguyên Duy Tân Vietnam/France”